mardi, janvier 04, 2005

L'état et les lapins

Pour paraphraser Karl Marx (grand philosophe mal compris par la plupart de ses lecteurs), "L’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte des places."

Ainsi le but de l'homme n'est pas d'améliorer le sort de ses semblables, il est de conforter, d'améliorer, de garantir sa propre place. L'homme politique est un homme comme les autres: son but n'est pas d'améliorer le but de ses sujets. Cette excuse lui sert a dissimuler son but réel: améliorer son propre sort. Je m'en suis rendu compte en lisant un article du Canard Enchaîné relatant que la famille Sarkozy avait fait acheter plusieurs écrans plasma pour son appartement de Bercy. A la limite, en bon contribuable que j'étais, je pouvais admettre que le ministre Sarkozy souhaite regarder la télé sur un écran plasma et que l'incomparable qualité d'image de cette technologie pourrait l'aider à résoudre la fracture sociale (entre ceux qui ont un écran plasma, ceux qui ont un banal écran cathodique et ceux qui n'ont pas d'écran du tout). Mais pourquoi plusieurs écrans plasma? La réponse est simple: peut-être Sarkozy avait-il déjà un écran plasma et l'amélioration de sa propre position passait alors par l'acquisition de plusieurs écrans.

Cela a été le début de ma révélation au libéralisme: l'état français, à l'instar de tous les états des pays riches, usurpe son pouvoir et détourne l'argent public au profit d'une minorité. Je vous le démontrerai bientôt. En attendant, je vais essayer de vous faire rire un peu.

L'homme de l'état, qu'il s'appelle Sarkozy ou Filoche, me fait irrésistiblement penser au lapin. Si vous connaissez un peu les lapins, vous savez qu'il produit, quasiment en permanence, une grande quantité de crottes et même qu'il est caecotrophe, c'est à dire qu'il mange ses propres crottes. Les crottes de lapin (celles qu'il ne mange pas) sont plutôt fertiles si bien que, déversées au pied d'une plante, elles auront tôt fait d'accélérer sa croissance. L'on pourrait penser que le lapin a pour but de produire du fertilisant, de même que l'on pourrait penser que le but de l'homme politique est de stimuler la croissance, de réduire le chômage, etc...

Il faut pourtant abandonner cette croyance ridicule: le but du lapin n'est pas de produire du fertilisant, son but est de produire du lapin, comme le démontrent son énorme appétit et sa quasi-constante activité sexuelle. De la même façon, le but de l'homme politique n'est pas de stimuler la croissance ou de réduire le chômage, elle est de produire toujours plus d'hommes politiques, d'état, de réglements, tout en gratifiant ses sujets d'une énorme quantité de crottes^H^H^H^H^H^H^H^H^H dépenses publiques.

Pour produire tous ces lapins et toutes ces crottes, le lapin consomme une grande quantité de nourriture. Le lapin ne produit rien de lui-même, à part du lapin. En fait, il ne fait que transformer sa nourriture en crottes et surtout en lapin.

De la même façon, l'homme de l'état ne produit rien d'utile. Il ne fait que transformer l'argent public en hommes de l'état supplémentaires (rejetons, ENA, etc...) et en de vagues déjections plus ou moins fertiles qu'il appelle pompeusement "aides", "subventions", "exonérations", "redistribution". Pour ce faire, il aura préalablement consommé une grande quantité de richesses, plus grande que les richesses que ses déjections auront stimulées (le différentiel ayant été transformé en coups de rein frénetiques et donc en lapins additionnels).

Au vu de cette analogie, certains concepts constamment revendiqués par les étatistes prennent tout leur sens:

"Développement du râble": croissance accélérée des lapins.

"Comme mère, c'est qui table": avec tout ces lapins, je ne suis pas sûr de qui est ma mère.

"Solide Harry t'es": Harry, tu es assez solide pour payer tes impôts, puisque c'est pour la solidarité.

"Stimulation de la croissance": synonyme de viagra pour les lapins.

"Réduction du chômage": arrivée de lapines en chaleur, permettant de réduire l'inactivité.

"Fracture sociale": invention du lapin en chef pour garder sa place.

"Chaud lapin": fonctionnaire qui transpire pour réduire la fracture sociale.

"Ecco logis": vite, au terrier, les chasseurs arrivent!