Le virus Hezbollah a encore frappé.
Le virus Hezbollah se traduit par une forte diminution des capacités cognitives du cerveau humain. Dans les différentes réactions politiques à l'actuelle opération militaire d'Israël au Liban, il y a un symptôme de cette maladie, qu'il me paraît nécessaire de traiter en urgence.
Beaucoup d'hommes politiques, même parmi ceux qui sont carrément opposés aux bombardements des civils libanais, font état du "droit d'Israël à se défendre". Aucun homme politique occidental ne parle du "droit du Hezbollah à se défendre" lorsque les roquettes Katiusha tombent sur le territoire d'Israël. Pourquoi? Y a-t-il une différence philosophique majeure qui fait qu'Israël, un état de plusieurs millions d'habitants, a le droit de se défendre et pas le Hezbollah, une organisation soutenue par un très grand nombre de Chiites libanais?
Qu'est-ce que l'état d'Israël? Un état est une organisation politique qui exerce le monopole de l'usage de la force sur un territoire géographique donné. Où l'on voit que le fondement de la notion d'état réside dans la force. Israël est aussi une démocratie, en simplifiant un état supposé respecter les droits fondamentaux de ses citoyens et où la majorité de la population exerce le pouvoir par l'intermédiaire de représentants élus.
Si l'on applique ces définitions au Hezbollah, force est de constater (comme l'on dit dans les milieux autorisés) que le Hezbollah est également un état démocratique. Le Hezbollah contrôle militairement et politiquement l'ensemble du Sud-Liban (un territoire certes ridiculement petit mais comptant néanmoins plusieurs dizaines voire centaines de milliers d'habitants). En outre, les mêmes élections libanaises de 2005 qui amenèrent au pouvoir la coalition anti-syrienne et le premier ministre Fouad Saniora tant vanté par Condoleezza Rice, ont également permis à 14 députés du Hezbollah d'entrer au parlement, témoignant du large soutien démocratique de la population du Sud Liban et d'une bonne partie de Beyrouth. Ces élections sont d'ailleurs supposées avoir fondé la "jeune démocratie libanaise" tant vantée par les journaux anglo-saxons (comme si le Liban avait attendu l'intervention des Etats-Unis dans la région pour devenir démocratique). Le Hezbollah se distingue aussi des organisations terroristes habituelles par ses nombreuses activités politiques, par exemple la création d'hôpitaux ou d'écoles au Sud Liban.
Mais, me direz-vous, le Hezbollah est aussi une organisation terroriste. Ne bombarde-t-elle pas des civils innocents, les tuant et les blessant par dizaines, dans l'espoir d'infléchir la politique de l'état d'Israël? Si vous pensez qu'il s'agit là d'une différence philosophique majeure avec Israël, alors je vous rappelle quelques "vérités dérangeantes" (d'après le titre d'un article de Guy Sorman, un défenseur invétéré d'Israël):
-l'état d'Israël a été fondé en grande partie grâce au terrorisme juif contre les autorités britanniques et contre la population civile palestinienne,
-le Hezbollah a été fondé en 1982 en réaction aux exactions commises par l'armée d'Israël au Sud Liban,
-aujourd'hui encore, l'état d'Israël bombarde des civils, les tuant et les blessant par centaines, dans l'espoir d'infléchir la politique d'autres états, notamment l'Autorité Palestinienne et l'état libanais, deux états démocratiques amis voire soutenus par d'autres états démocratiques (l'Union Européenne et les Etats-Unis, pour ne pas les nommer).
En résumé, si l'on applique les différents critères caractérisant une organisation politique terroriste, nul doute que l'état d'Israël les respecte tous.
Mais alors, si l'état d'Israël et le Hezbollah ne diffèrent pas sur les plans politiques et terroristes, au moins l'un (Israël) est-il reconnu par la communauté internationale tandis que les soutiens du Hezbollah parmi les états se réduisent à la Syrie et à l'Iran. De fait, c'est la seule différence philosophique majeure entre le Hezbollah et Israël: l'existence d'Israël est reconnue par ses pairs.
Il ne faut pas chercher ailleurs pourquoi les hommes politiques parlent du droit d'Israël à se défendre: dans leur bouche, il s'agit en fait du droit d'un état à se défendre. Lorsque les hommes politiques parlent d'Israël, ils pensent à l'état d'Israël, pas au territoire géographique ou sa population.
Pourquoi qualifié-je cette opinion de maladie? Parce que cette idée qu'une organisation politique a le droit de se défendre est fondée sur la confusion mentale entre pays, état et nation, une confusion que je n'ai de cesse de dénoncer, ces trois notions étant notablement différentes. Un pays est une zone géographique donnée, avec ses habitants, ses infrastructures, son économie, sa ou ses cultures. Un état est une organisation politique qui exerce le pouvoir sur un pays. Une nation est l'union d'un pays et d'un état. Confondre les trois, c'est une métonymie qui ne fait qu'appauvrir la langue et le débat.
Les individus ont le droit de se défendre, car toute personne a le droit de vivre. Par exemple, il est certain que les Israéliens bombardés par les roquettes du Hezbollah ont le droit de s'en défendre. Par extension, il se déduit qu'une association de personnes libres a le droit d'organiser sa défense. Et c'est là que le bât blesse: l'état d'Israël n'est pas une assocation libre des citoyens israéliens. De nombreux Juifs citoyens d'Israël sont fermement opposés aux bombardements du Liban et à la mort de centaines de civils libanais (ces personnes font d'ailleurs honneur à leur pays, mais c'est un autre débat). Les ressources de ces personnes, notamment les impôts qu'ils paient, sont utilisés contrairement à leur volonté par les politiciens israéliens. Notons aussi que l'état d'Israël touche plusieurs milliards d'aides de la part des contribuables américains et que 20% de son budget de défense est pris en charge par Washington. Ce qui signifie que les politiciens israéliens ont en fait ranconné leurs citoyens et les contribuables américains, par Washington interposé, afin de réaliser leurs propres objectifs, avec lesquels seule une partie de la population israélienne est pleinement d'accord.
L'état d'Israël n'a donc pas plus de droit de se défendre qu'une personne n'a le droit de voler son voisin afin de s'acheter un fusil. Le "droit d'Israël à se défendre" n'est rien d'autre que le droit d'un voleur à continuer à pratiquer ses larcins, une fiction étatiste de plus.
Beaucoup d'hommes politiques, même parmi ceux qui sont carrément opposés aux bombardements des civils libanais, font état du "droit d'Israël à se défendre". Aucun homme politique occidental ne parle du "droit du Hezbollah à se défendre" lorsque les roquettes Katiusha tombent sur le territoire d'Israël. Pourquoi? Y a-t-il une différence philosophique majeure qui fait qu'Israël, un état de plusieurs millions d'habitants, a le droit de se défendre et pas le Hezbollah, une organisation soutenue par un très grand nombre de Chiites libanais?
Qu'est-ce que l'état d'Israël? Un état est une organisation politique qui exerce le monopole de l'usage de la force sur un territoire géographique donné. Où l'on voit que le fondement de la notion d'état réside dans la force. Israël est aussi une démocratie, en simplifiant un état supposé respecter les droits fondamentaux de ses citoyens et où la majorité de la population exerce le pouvoir par l'intermédiaire de représentants élus.
Si l'on applique ces définitions au Hezbollah, force est de constater (comme l'on dit dans les milieux autorisés) que le Hezbollah est également un état démocratique. Le Hezbollah contrôle militairement et politiquement l'ensemble du Sud-Liban (un territoire certes ridiculement petit mais comptant néanmoins plusieurs dizaines voire centaines de milliers d'habitants). En outre, les mêmes élections libanaises de 2005 qui amenèrent au pouvoir la coalition anti-syrienne et le premier ministre Fouad Saniora tant vanté par Condoleezza Rice, ont également permis à 14 députés du Hezbollah d'entrer au parlement, témoignant du large soutien démocratique de la population du Sud Liban et d'une bonne partie de Beyrouth. Ces élections sont d'ailleurs supposées avoir fondé la "jeune démocratie libanaise" tant vantée par les journaux anglo-saxons (comme si le Liban avait attendu l'intervention des Etats-Unis dans la région pour devenir démocratique). Le Hezbollah se distingue aussi des organisations terroristes habituelles par ses nombreuses activités politiques, par exemple la création d'hôpitaux ou d'écoles au Sud Liban.
Mais, me direz-vous, le Hezbollah est aussi une organisation terroriste. Ne bombarde-t-elle pas des civils innocents, les tuant et les blessant par dizaines, dans l'espoir d'infléchir la politique de l'état d'Israël? Si vous pensez qu'il s'agit là d'une différence philosophique majeure avec Israël, alors je vous rappelle quelques "vérités dérangeantes" (d'après le titre d'un article de Guy Sorman, un défenseur invétéré d'Israël):
-l'état d'Israël a été fondé en grande partie grâce au terrorisme juif contre les autorités britanniques et contre la population civile palestinienne,
-le Hezbollah a été fondé en 1982 en réaction aux exactions commises par l'armée d'Israël au Sud Liban,
-aujourd'hui encore, l'état d'Israël bombarde des civils, les tuant et les blessant par centaines, dans l'espoir d'infléchir la politique d'autres états, notamment l'Autorité Palestinienne et l'état libanais, deux états démocratiques amis voire soutenus par d'autres états démocratiques (l'Union Européenne et les Etats-Unis, pour ne pas les nommer).
En résumé, si l'on applique les différents critères caractérisant une organisation politique terroriste, nul doute que l'état d'Israël les respecte tous.
Mais alors, si l'état d'Israël et le Hezbollah ne diffèrent pas sur les plans politiques et terroristes, au moins l'un (Israël) est-il reconnu par la communauté internationale tandis que les soutiens du Hezbollah parmi les états se réduisent à la Syrie et à l'Iran. De fait, c'est la seule différence philosophique majeure entre le Hezbollah et Israël: l'existence d'Israël est reconnue par ses pairs.
Il ne faut pas chercher ailleurs pourquoi les hommes politiques parlent du droit d'Israël à se défendre: dans leur bouche, il s'agit en fait du droit d'un état à se défendre. Lorsque les hommes politiques parlent d'Israël, ils pensent à l'état d'Israël, pas au territoire géographique ou sa population.
Pourquoi qualifié-je cette opinion de maladie? Parce que cette idée qu'une organisation politique a le droit de se défendre est fondée sur la confusion mentale entre pays, état et nation, une confusion que je n'ai de cesse de dénoncer, ces trois notions étant notablement différentes. Un pays est une zone géographique donnée, avec ses habitants, ses infrastructures, son économie, sa ou ses cultures. Un état est une organisation politique qui exerce le pouvoir sur un pays. Une nation est l'union d'un pays et d'un état. Confondre les trois, c'est une métonymie qui ne fait qu'appauvrir la langue et le débat.
Les individus ont le droit de se défendre, car toute personne a le droit de vivre. Par exemple, il est certain que les Israéliens bombardés par les roquettes du Hezbollah ont le droit de s'en défendre. Par extension, il se déduit qu'une association de personnes libres a le droit d'organiser sa défense. Et c'est là que le bât blesse: l'état d'Israël n'est pas une assocation libre des citoyens israéliens. De nombreux Juifs citoyens d'Israël sont fermement opposés aux bombardements du Liban et à la mort de centaines de civils libanais (ces personnes font d'ailleurs honneur à leur pays, mais c'est un autre débat). Les ressources de ces personnes, notamment les impôts qu'ils paient, sont utilisés contrairement à leur volonté par les politiciens israéliens. Notons aussi que l'état d'Israël touche plusieurs milliards d'aides de la part des contribuables américains et que 20% de son budget de défense est pris en charge par Washington. Ce qui signifie que les politiciens israéliens ont en fait ranconné leurs citoyens et les contribuables américains, par Washington interposé, afin de réaliser leurs propres objectifs, avec lesquels seule une partie de la population israélienne est pleinement d'accord.
L'état d'Israël n'a donc pas plus de droit de se défendre qu'une personne n'a le droit de voler son voisin afin de s'acheter un fusil. Le "droit d'Israël à se défendre" n'est rien d'autre que le droit d'un voleur à continuer à pratiquer ses larcins, une fiction étatiste de plus.
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