mercredi, mars 09, 2005

La crise libanaise va durer, c'est évident.

Hier soir a eu lieu la manifestation organisée par le Hezbollah, qui a rassemblé au moins plusieurs dizaines de milliers de participants et peut-être même plusieurs centaines de milliers.

Ce que je craignais depuis le départ s'est produit: le Hezbollah n'a aucune intention de se laisser désarmer et la Syrie est déterminée à continuer de contrôler le Liban. L'opposition est bien trop faible. J'apprends ce matin que c'est Karamé, l'homme des Syriens qui vient de démissionner, qui va former un nouveau gouvernement. Quel camouflet pour l'opposition!

Pour autant que j'aime le Liban et les Libanais, je ne me laisse plus prendre à leurs beaux discours. Leur maîtrise parfaite de l'anglais et du français ne doit pas nous tromper: ni l'opposition libanaise, ni les U.S.A ni la France ni personne n'a les moyens politiques et surtout militaires d'atteindre cet objectif: le départ total de la Syrie. Il ne suffit pas de sautiller sur sa chaise en chantant "liberté" pour être libre.

Je ne sais pas où en est l'enquête sur la mort de Hariri. Avant-hier, un message de Justin Raimondo faisait état d'une possible implication des Islamistes, en particulier la mouvance d'Al Zarqawi, auquel cas la Syrie serait hors de cause. Si cette nouvelle se confirmait, ce sera un point de plus pour la Syrie et le ridicule assuré pour la diplomatie incompétente et arrogante des Etats-Unis.

Alors qu'il écrase sous sa botte des millions d'Irakiens, Bush a le culot de parler aux Libanais de liberté. Qu'est-il prêt à faire pour les Libanais, à part de beaux discours? N'a-t-il pas compris que tout le monde l'écoute, par politesse, mais que plus personne ne l'entend? N'a-t-il pas compris qu'on ne joue pas aux dominos avec des soldats de plomb? Que ses mensonges répétés au sujet de l'Irak ont fini par révéler sa duplicité. Bush ne fera rien pour le Liban car le Liban, pourtant un modèle potential pour toute la région, ne l'intéresse pas si ce n'est pour briller devant les journalistes.

Décidément, il n' a rien de pire qu'un ambitieux qui n'a pas les moyens de ses ambitions. Il finit par devenir un vieux con raté, persuadé d'avoir participé à une grande aventure alors qu'il ne fut qu'un sujet de moquerie et de mépris.