Et si le pétrole était libre?
Hé bien, si le pétrole était libre, le réchauffement climatique serait bien moins grave et le protocole de Kyoto ne serait pas nécessaire.
Beaucoup de libéraux (surtout les pseudo-libéraux pro-Américains) nient l'existence du réchauffement climatique et l'intérêt du protocole de Kyoto, en montant en épingle tout élément opposé à la théorie du réchauffement climatique, par exemple une température très basse en hiver. Ils montrent ainsi qu'ils sont plus anti-écolos que vraiment libéraux et donc pas beaucoup plus sérieux que leurs adversaires.
Je suis effectivement d'accord que le protocole de Kyoto est inutile voire nuisible. Le protocole de Kyoto est pour les écolos ce que la guerre en Irak est pour les néo-conservateurs américains. En se limitant à une baisse de quelques pourcents des émissions de CO2, le protocole de Kyoto ne fera, au mieux, que retarder de quelques années l'augmentation de la température moyenne. Tout en se traduisant par une perte significative de liberté.
Pourtant, je suis convaincu de l'existence du "réchauffement climatique", en fait d'un changement climatique majeur dû à l'émission de gaz à effet de serre. Il est néanmoins exact que les spécialistes, qui ont déjà du mal à prévoir le temps à quelques jours de distance, ne savent pas prédire comment le climat va évoluer. Suivant les régions, ce réchauffement pourra se manifester par une baisse de la température moyenne en hiver et une hausse en été. Par exemple en Europe, le Gulf Stream joue un rôle dans la température moyenne. S'il y a réchauffement global, le Gulf Stream passerait plus au nord et la température moyenne en Europe continentale baissera.
Ce que je veux montrer dans cet article, c'est que le pétrole est sous le contrôle des états et que cette situation amène une forte consommation d'essence. En résumé, l'état agit en favorisant sa vision à court-terme faite de surconsommation, afin de maximiser son poids et ses revenus. Si le pétrole était vendu sur un marché libre, non seulement nous en consommerions beaucoup moins mais nous aurions peut-être déjà inventé la voiture propre.
Un marché libre se définit comme un marché sur lequel les prix et les quantités échangées sont négociées librement par les vendeurs (propriétaires) et les acheteurs (consommateurs). Le marché libre est une vue de l'esprit car l'état intervient à peu près sur tous les marchés, par exemple en instaurant des taxes (la TVA provoque une augmentation généralisée des prix), des prix minimum, en interdisant de vendre à perte, etc...
En ce qui concerne le marché du pétrole, l'état intervient de plusieurs façons.
1. Les états des pays consommant beaucoup de pétrole, en particulier l'état américain, ont favorisé l'implantation, à la tête des états producteurs de pétrole, notamment l'Arabie Saoudite, de dirigeants amis qui, en échange de la protection des pays occidentaux et d'énormes commissions sur les ventes de pétrole, vendent le pétrole brut à prix cassé. Sur les liens entre le régime américain et le régime saoudien, je recommande la lecture du dernier livre de Robert Baer, ancien de la C.I.A., qui établit la véritable osmose entre le gouvernement américain et les princes saoudiens.
2. Certains états des pays consommant beaucoup de pétrole lévent des impôts directs sur les carburants. La France et les pays européens imposent des taxes énormes sur les carburants vendus à la pompe. La TIPP (Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers) et autres taxes représentent 75% du prix de vente, soit environ 80 centimes d'euros par litre et 24 milliards d'euros en tout,
3. D'autres états, surtout les Etats-Unis, lèvent des impôts indirects, pour financer leur armée déployée autour du Golfe. Ces déploiements ont pour but de menacer les régimes pétrolifères ennemis (Syrie, Iran) et de protéger les régimes pétroliers amis (Arabie Saoudite, U.A.E., etc...). Ces impôts représentent un surcoût de plusieurs dollars par gallon qui, en toute logique, devraient être ajoutés au prix de vente de l'essence. Le coût total d'un gallon d'essence est donc aux alentours de $5, alors qu'il est vendu $2 à la pompe. Vous pouvez remarquer que ce prix total est à peu près le même que le prix de vente en Europe (un gallon faisant à peu près 3,7 litres). C'est en fait le prix que les consommateurs seraient prêts à payer pour l'essence à la pompe si on supprimait l'intervention de l'état (et les impôts qui vont avec).
La question est maintenant de savoir comment le prix du pétrole brut évoluerait si l'état cessait d'intervenir sur le marché pétrolier. Il est évident que ce prix augmenterait fortement. En effet, le pétrole n'est pas un produit comme les autres: son marché ressemble à celui de la drogue, la rareté du pétrole (ressource non-renouvelable) jouant le même effet que la rareté de la drogue due à l'interdiction par l'état (encore une intervention de l'état, mais c'est une autre histoire).
Du côté de l'offre, aujourd'hui, on ne sait pas fabriquer d'équivalent, sinon à un coût bien plus élevé. Les bio-carburants ont des coûts de production de l'ordre de 1,5 euros par litre, contre quelques centimes pour l'extraction, le raffinage et le transport d'un litre de brut saoudien. La concurrence indirecte est donc faible, voire inexistante. En outre, la quantité de pétrole brut est géographiquement limitée, ce qui réduit la concurrence directe à quelques pays dans le monde.
Quant à elle, la demande est très forte, en forte augmentation et surtout, l'ensemble des économies et agricultures des pays développés dépendent du pétrole, pour les carburants, les plastiques et les engrais. Il n'y a pas, à ce jour, de solution alternative: nous sommes drogués au pétrole, c'est un fait.
Imaginez un peu que vous soyez propriétaire d'un champ de pétrole, en Irak ou en Arabie Saoudite. Vous connaissez votre coût d'extraction, qui est de l'ordre de $1/baril pour du brut irakien. Vous savez donc que la concurrence se limite aux autres extracteurs de pétrole (rares) et aux bio-carburants (chers). Si vous voyagez en France, vous constatez que les consommateurs sont prêts à payer au moins 1,1 euro par litre, puisque c'est le prix à la pompe. Si, en bon capitaliste, vous cherchez à maximiser votre profit, vous allez faire en sorte d'extraire le moins de pétrole possible (pour faire durer votre réserve le plus longtemps possible) tout en le vendant le plus cher possible. En face de vous, les consommateurs sont drogués à votre produit et n'ont pas les moyens de faire pression sur vous (souvenez-vous que nous faisons l'hypothèse que l'état n'intervient pas: pas de porte-avions américains, pas de troupes armées que nous pouvons déployer dans la région). Il est évident que le prix de vente du brut atteindrait au minimum 1 euro par litre soit 150 euros par baril.
Peut-être même auriez-vous intérêt à vous coordonner avec les autres producteurs. En effet, une réduction de 20% de la production globale entraînerait une forte hausse (de largement plus de 20%!) de vos prix. Vos profits augmenteraient et votre capacité de production serait plus durable.
En fait, je pense que le prix du pétrole brut augmenterait pour atteindre à peu près celui des bio-carburants (en tenant compte des frais de transport et de raffinage), soit environ 1,5 euros par litre et donc plus de 200 euros par baril! En effet, les bio-carburants sont les seuls concurrents du pétrole connus et les concurrents ont tendance à s'aligner sur les prix.
Vous pensez qu'une "culbute" de $1 à 200 euros/baril est absurde? Renseignez-vous donc sur les culbutes que font les trafiquants de drogue! Le prix de vente de la drogue aux consommateurs accros est plus de 1000 fois plus élevé que le côût de production du produit (la différence étant absorbée par les pertes, les intermédiaires, les marges énormes, les frais de blanchiment, bref les nécessités d'un trafic illégal).
Vous vous demandez pourquoi les propriétaires de champs de pétrole ne font pas grimper les prix à ce niveau aujourd'hui? Tout simplement parce que les dirigeants des pays producteurs ne sont pas les légitimes propriétaires des champs de pétrole. En Arabie Saoudite (20% de la production mondiale), la famille régnante s'est emparée des champs de pétrole par la force et se maintient au pouvoir avec l'aide du gouvernement américain. A chaque augmentation du prix du pétrole, sous la pression américaine, les dirigeants de l'Arabie Saoudite ont augmenté leurs propres quotas de production, faisant redescendre le prix du brut à des valeurs raisonnables. Pourtant, s'ils étaient propriétaires, leur intérêt serait de laisser les prix s'envoler.
Il est donc vraisemblable que, si l'état n'intervenait pas sur le marché du pétrole, l'essence serait plus chère, nous en consommerions moins, nous en aurions marre d'être pris pour des gogos par les Arabes (alors que c'est le contraire aujourd'hui) et nous ferions beaucoup plus pour nous débarrasser de notre addiction.
J'ajoute que si Ben Laden passait plus de temps à compter ses pétro-dollars, il en passerait peut-être moins à lancer des avions contre le WTC. L'augmentation du prix du brut est une de ses revendications.
La solution au réchauffement climatique et au terrorisme ne passe donc pas par le protocole de Kyoto ou l'intervention américaine en Irak mais par l'arrêt de l'interventionnisme de l'état.
Beaucoup de libéraux (surtout les pseudo-libéraux pro-Américains) nient l'existence du réchauffement climatique et l'intérêt du protocole de Kyoto, en montant en épingle tout élément opposé à la théorie du réchauffement climatique, par exemple une température très basse en hiver. Ils montrent ainsi qu'ils sont plus anti-écolos que vraiment libéraux et donc pas beaucoup plus sérieux que leurs adversaires.
Je suis effectivement d'accord que le protocole de Kyoto est inutile voire nuisible. Le protocole de Kyoto est pour les écolos ce que la guerre en Irak est pour les néo-conservateurs américains. En se limitant à une baisse de quelques pourcents des émissions de CO2, le protocole de Kyoto ne fera, au mieux, que retarder de quelques années l'augmentation de la température moyenne. Tout en se traduisant par une perte significative de liberté.
Pourtant, je suis convaincu de l'existence du "réchauffement climatique", en fait d'un changement climatique majeur dû à l'émission de gaz à effet de serre. Il est néanmoins exact que les spécialistes, qui ont déjà du mal à prévoir le temps à quelques jours de distance, ne savent pas prédire comment le climat va évoluer. Suivant les régions, ce réchauffement pourra se manifester par une baisse de la température moyenne en hiver et une hausse en été. Par exemple en Europe, le Gulf Stream joue un rôle dans la température moyenne. S'il y a réchauffement global, le Gulf Stream passerait plus au nord et la température moyenne en Europe continentale baissera.
Ce que je veux montrer dans cet article, c'est que le pétrole est sous le contrôle des états et que cette situation amène une forte consommation d'essence. En résumé, l'état agit en favorisant sa vision à court-terme faite de surconsommation, afin de maximiser son poids et ses revenus. Si le pétrole était vendu sur un marché libre, non seulement nous en consommerions beaucoup moins mais nous aurions peut-être déjà inventé la voiture propre.
Un marché libre se définit comme un marché sur lequel les prix et les quantités échangées sont négociées librement par les vendeurs (propriétaires) et les acheteurs (consommateurs). Le marché libre est une vue de l'esprit car l'état intervient à peu près sur tous les marchés, par exemple en instaurant des taxes (la TVA provoque une augmentation généralisée des prix), des prix minimum, en interdisant de vendre à perte, etc...
En ce qui concerne le marché du pétrole, l'état intervient de plusieurs façons.
1. Les états des pays consommant beaucoup de pétrole, en particulier l'état américain, ont favorisé l'implantation, à la tête des états producteurs de pétrole, notamment l'Arabie Saoudite, de dirigeants amis qui, en échange de la protection des pays occidentaux et d'énormes commissions sur les ventes de pétrole, vendent le pétrole brut à prix cassé. Sur les liens entre le régime américain et le régime saoudien, je recommande la lecture du dernier livre de Robert Baer, ancien de la C.I.A., qui établit la véritable osmose entre le gouvernement américain et les princes saoudiens.
2. Certains états des pays consommant beaucoup de pétrole lévent des impôts directs sur les carburants. La France et les pays européens imposent des taxes énormes sur les carburants vendus à la pompe. La TIPP (Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers) et autres taxes représentent 75% du prix de vente, soit environ 80 centimes d'euros par litre et 24 milliards d'euros en tout,
3. D'autres états, surtout les Etats-Unis, lèvent des impôts indirects, pour financer leur armée déployée autour du Golfe. Ces déploiements ont pour but de menacer les régimes pétrolifères ennemis (Syrie, Iran) et de protéger les régimes pétroliers amis (Arabie Saoudite, U.A.E., etc...). Ces impôts représentent un surcoût de plusieurs dollars par gallon qui, en toute logique, devraient être ajoutés au prix de vente de l'essence. Le coût total d'un gallon d'essence est donc aux alentours de $5, alors qu'il est vendu $2 à la pompe. Vous pouvez remarquer que ce prix total est à peu près le même que le prix de vente en Europe (un gallon faisant à peu près 3,7 litres). C'est en fait le prix que les consommateurs seraient prêts à payer pour l'essence à la pompe si on supprimait l'intervention de l'état (et les impôts qui vont avec).
La question est maintenant de savoir comment le prix du pétrole brut évoluerait si l'état cessait d'intervenir sur le marché pétrolier. Il est évident que ce prix augmenterait fortement. En effet, le pétrole n'est pas un produit comme les autres: son marché ressemble à celui de la drogue, la rareté du pétrole (ressource non-renouvelable) jouant le même effet que la rareté de la drogue due à l'interdiction par l'état (encore une intervention de l'état, mais c'est une autre histoire).
Du côté de l'offre, aujourd'hui, on ne sait pas fabriquer d'équivalent, sinon à un coût bien plus élevé. Les bio-carburants ont des coûts de production de l'ordre de 1,5 euros par litre, contre quelques centimes pour l'extraction, le raffinage et le transport d'un litre de brut saoudien. La concurrence indirecte est donc faible, voire inexistante. En outre, la quantité de pétrole brut est géographiquement limitée, ce qui réduit la concurrence directe à quelques pays dans le monde.
Quant à elle, la demande est très forte, en forte augmentation et surtout, l'ensemble des économies et agricultures des pays développés dépendent du pétrole, pour les carburants, les plastiques et les engrais. Il n'y a pas, à ce jour, de solution alternative: nous sommes drogués au pétrole, c'est un fait.
Imaginez un peu que vous soyez propriétaire d'un champ de pétrole, en Irak ou en Arabie Saoudite. Vous connaissez votre coût d'extraction, qui est de l'ordre de $1/baril pour du brut irakien. Vous savez donc que la concurrence se limite aux autres extracteurs de pétrole (rares) et aux bio-carburants (chers). Si vous voyagez en France, vous constatez que les consommateurs sont prêts à payer au moins 1,1 euro par litre, puisque c'est le prix à la pompe. Si, en bon capitaliste, vous cherchez à maximiser votre profit, vous allez faire en sorte d'extraire le moins de pétrole possible (pour faire durer votre réserve le plus longtemps possible) tout en le vendant le plus cher possible. En face de vous, les consommateurs sont drogués à votre produit et n'ont pas les moyens de faire pression sur vous (souvenez-vous que nous faisons l'hypothèse que l'état n'intervient pas: pas de porte-avions américains, pas de troupes armées que nous pouvons déployer dans la région). Il est évident que le prix de vente du brut atteindrait au minimum 1 euro par litre soit 150 euros par baril.
Peut-être même auriez-vous intérêt à vous coordonner avec les autres producteurs. En effet, une réduction de 20% de la production globale entraînerait une forte hausse (de largement plus de 20%!) de vos prix. Vos profits augmenteraient et votre capacité de production serait plus durable.
En fait, je pense que le prix du pétrole brut augmenterait pour atteindre à peu près celui des bio-carburants (en tenant compte des frais de transport et de raffinage), soit environ 1,5 euros par litre et donc plus de 200 euros par baril! En effet, les bio-carburants sont les seuls concurrents du pétrole connus et les concurrents ont tendance à s'aligner sur les prix.
Vous pensez qu'une "culbute" de $1 à 200 euros/baril est absurde? Renseignez-vous donc sur les culbutes que font les trafiquants de drogue! Le prix de vente de la drogue aux consommateurs accros est plus de 1000 fois plus élevé que le côût de production du produit (la différence étant absorbée par les pertes, les intermédiaires, les marges énormes, les frais de blanchiment, bref les nécessités d'un trafic illégal).
Vous vous demandez pourquoi les propriétaires de champs de pétrole ne font pas grimper les prix à ce niveau aujourd'hui? Tout simplement parce que les dirigeants des pays producteurs ne sont pas les légitimes propriétaires des champs de pétrole. En Arabie Saoudite (20% de la production mondiale), la famille régnante s'est emparée des champs de pétrole par la force et se maintient au pouvoir avec l'aide du gouvernement américain. A chaque augmentation du prix du pétrole, sous la pression américaine, les dirigeants de l'Arabie Saoudite ont augmenté leurs propres quotas de production, faisant redescendre le prix du brut à des valeurs raisonnables. Pourtant, s'ils étaient propriétaires, leur intérêt serait de laisser les prix s'envoler.
Il est donc vraisemblable que, si l'état n'intervenait pas sur le marché du pétrole, l'essence serait plus chère, nous en consommerions moins, nous en aurions marre d'être pris pour des gogos par les Arabes (alors que c'est le contraire aujourd'hui) et nous ferions beaucoup plus pour nous débarrasser de notre addiction.
J'ajoute que si Ben Laden passait plus de temps à compter ses pétro-dollars, il en passerait peut-être moins à lancer des avions contre le WTC. L'augmentation du prix du brut est une de ses revendications.
La solution au réchauffement climatique et au terrorisme ne passe donc pas par le protocole de Kyoto ou l'intervention américaine en Irak mais par l'arrêt de l'interventionnisme de l'état.
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