Grève à Orly.
Les employés d'Air France à Orly se sont mis en grève pour protester contre la mise à pied d'un employé accusé par la direction d'avoir causé la mort d'une hôtesse, tombée d'une passerelle le 1er février. L'employé en question n'aurait pas respecté les consignes de sécurité. Une enquête est en cours et cet employé a été convoqué, pour un entretien préalable à licenciement.
Si les grévistes protestaient contre la mort de cette infortunée hôtesse, cette grève, à défaut d'être légale, aurait pu être légitime. Mais il est évident qu'il s'agit-là de défendre des intérêts corporatistes, en remettant en cause le "pouvoir économique" de la direction d'Air France.
La mise à pied d'un potentiel coupable d'homicide est une mesure conservatoire destinée à éviter que sa négligence se reproduise. Elle est donc, tant moralement que légalement, parfaitement justifiée. La liberté d'Air France stipule que la direction peut parfaitement mettre un terme immédiat et sans donner aucune raison à un contrat de travail, pourvu que les termes du contrat soient respectés. Du point de vue moral, n'est-il pas normal d'empêcher un négligent de commettre d'autres erreurs du même acabit?
Cette grève n'a pour but que de tenter de renverser le droit car, si la direction d'Air France finit par plier, sa liberté aura été niée au profit d'un nouveau "droit" (entre guillemets car complètement fantaisiste vis-à-vis de la théorie libérale), le "droit du salarié au travail rémunéré, éternel et à volonté".
Je ne déraisonne pas. En parallèle, une autre entreprise, sous le contrôle d'un groupe italien, a organisé un lock-out, c'est à dire refuse de payer les salaires et de permettre aux employés de pénétrer dans les locaux. Encore une application stricte de son droit de propriété: les locaux et son compte en banque lui appartiennent. Pourtant, on a pu entendre un délégué syndical affirmer au journal de 20h "cela fait 34 ans que je travaille ici, je pense que je suis plus propriétaire de l'entreprise que les Italiens".
Quand je vous disais que la nouvelle théorie en vogue est que "plus on travaille longtemps quelque part, plus on a droit d'y travailler encore plus longtemps et même plus on en devient le propriétaire", vous voyez bien que je ne plaisantais pas.
Analysons un peu la situation. Pendant 34 ans, ce monsieur s'est rendu tous les jours à son travail, en échange de la promesse d'être payé une certaine somme chaque mois (son salaire). Si l'entreprise n'avait pas rempli ses obligations contractuelles (par exemple en ne payant pas son salaire), il aurait effectivement le droit de protester et d'ester en justice. Seulement voilà, tous les deux, lui comme l'entreprise, ont rempli leur part du contrat.
Je doute que le contrat de travail de ce monsieur précise que chaque mois, il devient propriétaire d'un petit morceau de l'entreprise où il travaille. Par conséquent, son affirmation doit être prise avec la même considération que si la direction de cette entreprise affirmait: "pendant 34 ans, nous avons payé à ce monsieur une certaine somme d'argent chaque mois, par conséquent tout ce qu'il a payé avec cet argent nous appartient: sa maison, sa voiture, ses vêtements, etc...". C'est à dire par une bonne et franche rigolade devant tant d'outrecuidance.
Si les grévistes protestaient contre la mort de cette infortunée hôtesse, cette grève, à défaut d'être légale, aurait pu être légitime. Mais il est évident qu'il s'agit-là de défendre des intérêts corporatistes, en remettant en cause le "pouvoir économique" de la direction d'Air France.
La mise à pied d'un potentiel coupable d'homicide est une mesure conservatoire destinée à éviter que sa négligence se reproduise. Elle est donc, tant moralement que légalement, parfaitement justifiée. La liberté d'Air France stipule que la direction peut parfaitement mettre un terme immédiat et sans donner aucune raison à un contrat de travail, pourvu que les termes du contrat soient respectés. Du point de vue moral, n'est-il pas normal d'empêcher un négligent de commettre d'autres erreurs du même acabit?
Cette grève n'a pour but que de tenter de renverser le droit car, si la direction d'Air France finit par plier, sa liberté aura été niée au profit d'un nouveau "droit" (entre guillemets car complètement fantaisiste vis-à-vis de la théorie libérale), le "droit du salarié au travail rémunéré, éternel et à volonté".
Je ne déraisonne pas. En parallèle, une autre entreprise, sous le contrôle d'un groupe italien, a organisé un lock-out, c'est à dire refuse de payer les salaires et de permettre aux employés de pénétrer dans les locaux. Encore une application stricte de son droit de propriété: les locaux et son compte en banque lui appartiennent. Pourtant, on a pu entendre un délégué syndical affirmer au journal de 20h "cela fait 34 ans que je travaille ici, je pense que je suis plus propriétaire de l'entreprise que les Italiens".
Quand je vous disais que la nouvelle théorie en vogue est que "plus on travaille longtemps quelque part, plus on a droit d'y travailler encore plus longtemps et même plus on en devient le propriétaire", vous voyez bien que je ne plaisantais pas.
Analysons un peu la situation. Pendant 34 ans, ce monsieur s'est rendu tous les jours à son travail, en échange de la promesse d'être payé une certaine somme chaque mois (son salaire). Si l'entreprise n'avait pas rempli ses obligations contractuelles (par exemple en ne payant pas son salaire), il aurait effectivement le droit de protester et d'ester en justice. Seulement voilà, tous les deux, lui comme l'entreprise, ont rempli leur part du contrat.
Je doute que le contrat de travail de ce monsieur précise que chaque mois, il devient propriétaire d'un petit morceau de l'entreprise où il travaille. Par conséquent, son affirmation doit être prise avec la même considération que si la direction de cette entreprise affirmait: "pendant 34 ans, nous avons payé à ce monsieur une certaine somme d'argent chaque mois, par conséquent tout ce qu'il a payé avec cet argent nous appartient: sa maison, sa voiture, ses vêtements, etc...". C'est à dire par une bonne et franche rigolade devant tant d'outrecuidance.
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